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- "Par ce que j’ai mal."
- "Comment ça t’as mal ? T’as mal ou ? Mais t’as pas faim alors mange pas, t’aura mal après. Abandonne pas t’étais si près."
- "Mais tais toi. Laisse-moi tranquille. J’ai mal tu comprends ça ? J’ai mal. Et ça permet d’étouffer la douleur, de la calmer de me concentrer sur autre chose, de pas penser. Je l’ai perdu tu comprends ? C’est fini. Alors ne me demande pas d’arrêter ça. Pas tout de suite, pas maintenant plus tard je pourrais peut être. Mais là si j’ai plus ça, et que je l’ai plus lui : j’ai plus rien."
- "Dis pas de bêtises. T’as tes amis aussi."
- "Ah oui quel amis ? Ceux que je passe mon temps à réconforter et conseiller, mais qui ne sont même pas capable d’être là pour moi quand je suis au plus bas ? Celui que je conseille pour se mettre avec une fille, qui me harcèle en sachant que je vois K le jeudi soir à m’appeler pour me dire « Le vois pas, ou pour lui dire que c’est fini » mais une fois que c’est fini il me dit juste « Je suis fière de toi » et me reparle de ses problèmes. Tu me parles d’eux ?"
- "Peut-être aussi que si tu leurs disais que t’allais mal ça aiderait ?"
- "Ça se lit plutôt bien sur mon visage qu’y a quelque chose qui s’est brisé non ? Mais je sais qu’il ne faut rien attendre des autres. Je donne toujours trop moi. Ça ne sert à rien. Faut pas. Je devrais me préserver."
- " …."
Il y a ce vide autour de moi, à l’intérieur de moi. J’ai comme le sentiment que la terre c’est arrêté de tournée quand j’ai refermé la porte sur lui vendredi matin. Au moins c’était une belle fin. Au moins c’est quelqu’un de bien, juste quelqu’un de brisé de l’intérieur. Au moins c’était une belle histoire, douloureuse mais belle.
Maintenant il faut aller en cours, prendre le risque de le croiser dans le couloir. Prendre le risque d’avoir un poignard dans le ventre lorsqu’il sourira pour me dire bonjour. Il faut prendre le risque… Et en même temps j’en meurs d’envie.